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Mes poèmes, mon âme !

14 mars 2012

TU NOUS QUITTES CE SOIR…


Enregistré dans : Littérature — 10 avril, 2009 @ 23:14

 

 

Tu nous quittes ce soir, père que puis-je faire ? 

Parler, pleurer, crier ma douleur ou me taire ? 

Que puis-je faire pour te dire mon amour ? 

Que je garde en moi et vénère chaque jour ? 

Un amour qu’une femme me ravit et me vole ! 

Un père que la vie m’a donné, qui s’envole ; 

Tu nous quittes pour d’autres horizons, papa ! 

Comment dire au temps : « arrête, n’avance pas ! »? 

Ne  prenez  pas   les yeux de mon cœur, de mon âme ; 

Dans ses bras, j’ai grandi, laissez-le-moi madame ! 

Mais je sais ; ce soir les jeux sont faits plus d’espoir ! 

Tu partiras, je pâtirai de désespoir. 

Je ne rangerai plus tes livres sur la table. 

Je ne prendrai plus, en cachette, ton portable.

 Je ne ferai non plus ton lit chaque matin 

Ni tes beaux draps si blancs, de soie et de satin. 

Je ne sentirai plus ton parfum quand, très fière, 

Chaque matin, je viens te dire bonjour père ! 

Je n’écouterai plus ta voix dans le couloir 

Lorsque de ton travail,  tu rentres las,  le soir. 

Je serai seule papa ; un être incapable ; 

Je ne verrai plus ton sourire si admirable 

Quand, le soir, je reviens un bon point à la main.   

Tu ne m’aideras plus au travail de demain. 

Ce soir,  le dernier c’est sûr, on est ensemble 

Dans ta chambre, toi et moi,  tiens ! 

Ta main qui tremble 

Trahit bien des sentiments que tu caches mal ; 

Ton orgueil de mâle toujours là… c’est fatal ! 

Tu prends ta brosse à dents, ton rasoir, ta serviette, 

Ton briquet, ton peigne rouge et ta cigarette. 

Tu jettes un dernier regard sur ton lit ce soir, 

Tes draps blancs, tes couvertures, ton bureau noir. 

Tout sera lugubre après toi, nuit sans étoile ; 

Un passé en moi, de mes douleurs, il se voile. 

Tu étais mon Soleil sur terre, mon bonheur ; 

Tu t’en vas ce soir me laissant à ma douleur. 

Père, je grandirai sans toi, je serai femme ; 

Tu ne pourras voir ni mon bonheur, ni ma flamme. 

Tu seras loin, dans d’autres bras, peut-être heureux. 

Va, je te pardonne papa : c’est douloureux !    

 

                                           AHLALAY  ALI    

                            AGADIR  (MAROC) Le 20/03/2009 

   

   

 

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13 mars 2012

L’OR

Enregistré dans : Littérature — 28 février, 2009 @ 20:18

L’or, ce métal si froid aux couleurs de la mort, 

Au pouvoir pourtant si puissant et si fort, 

Règne en maître sur les cœurs et soumet les hommes. 

Haï par la morale, hypocrites que nous sommes ! 

Des  grands abîmes, il relève les petites gens, 

Les fait "seigneurs", "hommes d’esprit", "intelligents."

Pare les femmes, cache la laideur des âmes, 

Offre aux vils et aux tordus les faveurs des dames. 

De sa force sont nées et appliquées les lois. 

Pouvoir absolu des empereurs et des rois. 

Rien ne l’altère ni le vainc ni  prend sa place ;

 Dur métal, être impitoyable  au cœur  de glace. 

Pourtant que de bonheur il a fait, que  de bien ! 

C’est dans les mains de l’homme qu’on est tout ou rien. 

Pauvres créatures, ingrates, aux noirceurs intimes, 

Nous sommes les tyrans, l’or est notre victime !!!

                                            

  AHLALAY ALI                                   

Agadir le 28/02/09 

13 mars 2012

LA FLEUR QUI PLEURE

Enregistré dans : Littérature — 18 mars, 2009 @ 22:29

J’ai cherché dans mon jardin 

J’ai cueilli une fleur  

Qui n’est pas comme les autres 

Et qui sent une odeur  

Attirante mais bizarre 

Je regarde sa couleur  

Elle fait mal à mes yeux  

Je recherche des senteurs  

Elle me donne des nausées  

Et se moquaient toutes les fleurs  

Du jardin d’à côté 

Elles sentaient le malheur  

Que ma fleur a semé  

Le matin dans mon cœur  

La marguerite a parlé  

De sa voix de conteur  

Il était une fois  

Un Soleil sans lueur  

Il était une fois  

Une fille sans pudeur  

Qui avait au corsage  

Des pétales sans valeur  

Qui sentait le moisi 

Suscitait la fureur   

Le lilas  son voisin 

Grand  futé et blagueur  

Répondit à son tour  

Au jardin de mes sœurs  

Une fille sans candeur  

Qui sentait le mensonge 

Empestait le malheur 

Répandait la débauche  

Une femmelette sans honneur 

L’asphodèle calme et serein 

Descendit des hauteurs  

Des collines voisines  

Raconta les horreurs  

Les sévices et tortures 

Qu’infligeaient les violeurs  

Aux bourgeons du matin  

Les massacres des voleurs  

Aux jolies fées des prairies  

J’écoutais ses propos 

Mélangés à ses pleurs  

Je compris aussitôt 

Pourquoi ma pauvre fleur  

A perdu Son odeur 

Sa couleur

Ses senteurs

Sa lueur  

Sa pudeur

Sa valeur  

Sa candeur

Son honneur 


           AHLALAY        

  Agadir le 07/mars/2009

13 mars 2012

LA DERIVE


Enregistré dans : Littérature — 13 février, 2009 @ 20:44

 

Cette aposiopèse qui mène à l’apostasie 

Nous gêne  nous les apôtres 

Des temps apocalyptiques 

Nous rêvons d’un paradis 

D’un pantocrator 

Divin 

A moitié humain 

Éreutophobie 

Ou dichroïsme maladif 

Daltonisme 

Strabisme 

Devant ses scènes morbides 

Ces cénotaphes moqueurs 

Des blasphémateurs ingrats 

Aveugles 

S’enivrant à la gnole 

A la gniole à la gnôle 

Et encore à la gnaule 

Nous sommes muets 

Sourds 

Devant ces mécréants 

Chez qui la prosopoagnosie 

Engendre une confusion sénile 

Nous les regardons et c’est tout 

Nous parlons aussi et c’est tout 

Sans rien faire 

Ces identités ubuesques 

Énergumènes endiablés 

Belliqueux 

Eucharistie en eupepsie 

Hystérie luxuriante 

Ou nécessité d’hystéropexie 

Infamie dérivant 

Vers l’enfer 

Où Lucifer 

Règne en maître 

Où l’ostensoir  inconnu

L’hostie crée chez eux 

Vagissements de macchabées 

Ils s’entretuent à la machette 

Et nous guident A la dérive 

Dans des vapeurs d’opium 

Dans des culasses 

De kalachnikovs 

Des canons 

 Des polémographes 

Et polémologues 

Avides de sang 

Et de pouvoir 

Dérive dérive dérive 

Politiques polissonnes 

Polémarques poliorcétiques 

Embargo amoral 

Religions un beau lien 

Qui l’a dit 

Pas les Chefs 

Ni les Maîtres 

Mais les peuples 

Y croient et la foi 

Sera loi   

                              AHLALAY      

                   Le vendredi 13 février 2009 

 

19 septembre 2011

Nouvelle : Le petit papier qui tue

Enregistré dans : Littérature — 29 octobre, 2008 @ 0:49

                                                              La lettre mortelle                                            

  Il fait beau aujourd’hui. Personne ne peut prétendre le contraire. Mais lui, il voit les choses autrement. Il les sent différemment. Le soleil radieux et brillant dans le ciel bleu de saphir ne réchauffe qu’en partie son corps maigre et encore moins son cœur meurtri par la nouvelle. Personne ne s’attend à l’événement de si tôt ! Pourtant la nouvelle tombe aujourd’hui sur les  têtes de la maisonnée tel un couperet. Ils sont sept en tout ; trois filles, deux garçons, le père et la mère. L’étroit logis où ils vivent est composé de deux minuscules pièces, un semblant de cuisine et des toilettes si exiguës que l’utilisateur doit  faire toute une gymnastique pour y entrer. Le soleil n’entre presque jamais dans cette demeure. Les garçons (quinze et onze ans), se couchent à même le sol dans le petit couloir qui mène à la chambre parentale. Les jeunes filles (dix-sept, treize et neuf ans), s’entassent chaque nuit dans  l’étroite cellule sans fenêtres. L’intimité ? C’est un luxe que la famille Boujamaa ne peut pas se payer.

    Boujamaa aujourd’hui marche tout seul dans les ruelles de son quartier misérable et miséreux, l'un de ces quartiers vieux et délabrés  que certains  se plaisent à qualifier, dans leur littérature anesthésiante, de populaires, de traditionnels ou encore de ''quartiers des ancêtres où il fait bon  vivre''. Boujamaa ne voit pas cela, ne comprend pas  cela, ne peut pas comprendre cela. Boujamaa voit la misère, sent l’injustice, comprend autre chose, voit autre chose ; il ne voit que sa réalité à lui et celle de ceux qui dépendent de lui. Ce matin, malgré le beau soleil, malgré la lumière éblouissante de ce jour de mai, les yeux de Boujamaa ne voient qu’obscurité et ténèbres ; il pense à ce petit bout de papier qui va lui enlever le peu de dignité qui lui reste; ce papier, à l’effet de poison, qui va lui arracher des mains le reste de prestige - ô combien mince !- qu’on a daigné encore lui reconnaître !  D’un geste presque mécanique, il le tire de sa poche et le relit pour la nième fois. Rien ! Il ne comprend pas. Non  que le message soit incompréhensible ou confus mais parce que cela dépasse l’entendement. Son entendement, bien sûr !

    De temps à autre, le corps chétif de Boujamaa qui supporte mal les aléas de son âge assez avancé -la soixantaine-, est secoué par une quinte de toux qui l’étouffe et le tue à petit feu. Le médecin qui l’a examiné, il y a maintenant six ou sept ans, n’était pas content de son état et lui a rédigé une ordonnance ; ordonnance que Boujamaa a rangée dans son portefeuille et a oubliée, volontairement ; il ne peut  pas s’acheter les médicaments ; ce « luxe » aussi, Boujamaa ne peut pas se le permettre.

   Sa fille aînée – qui a quitté l’école à quatorze ans- ne cesse  de lui répéter que les médicaments sont « aussi importants que le pain quotidien voire même plus importants ». Mais Boujamaa ne le sait-il pas ? Lors de ses excès de toux, il a l’habitude de s’asseoir et d’attendre que ça passe. Voilà le remède dont dispose Boujamaa contre sa maladie. Parfois, le teint blafard, les yeux larmoyants et le souffle presque coupé, il revient chez lui en titubant demandant du secours auprès de sa femme qui, la plupart du temps, n’a rien à lui donner sauf un grand verre d’eau qu’elle a dû apporter  le matin de la fontaine publique (skkaya) qui se trouve tout au bout de la ruelle. La « baraka » de cette eau gratuite a toujours fait, du moins jusqu’à maintenant, son effet curatif…mais pour combien de temps encore ?

    Le temps ? Le temps pour Boujamaa s’arrête ce matin avec l’arrivée de ce maudit morceau de papier. Depuis qu’il était encore au msid, il y a de cela une bonne cinquantaine d’années, Boujamaa n’était jamais en bons termes avec tout ce qui est écriture. Il détestait ces signes qui ne lui causaient que bastonnades du fkih à la mosquée,  moqueries de ses camarades dans la rue et  humiliation devant ses parents à la maison. Ces signes sont aujourd’hui pour Boujamaa les prémices d’une catastrophe imminente ; les signes avant-coureurs  d’un danger qu’il faut éviter à tout prix.

   Et il a évité le contact avec ces signes. En effet, le jour même de la mort de son père, il quitte l’école. Il la quitte pour « travailler », comme si un enfant d’à peine dix ans pouvait faire autre chose que jouer et profiter de son enfance. Mais Boujamaa, lui ne joue pas, ne doit pas jouer, ne peut pas jouer ; son père mort, il devient « l’homme » sur lequel repose toute la responsabilité du foyer. Ce qui va ajouter encore plus aux soucis de Boujamaa ce sont les dernières paroles de sa mère sur son lit de morte :”Boujamaa, prends soin de ton petit frère. Vous n'avez certes pas le même père mais Moha reste toujours ton frère.”

 En effet,  six ans après la disparition de son père, Boujamma hérite d'un demi-frère plus jeune que lui . Il n’a que cinq  ans, le petit demi-frère Moha.

    Le père de ce demi-frère ? Un riche fermier qui prend la maman comme concubine peu de temps après la mort de son mari. Lui assurant le gîte et le couvert pour quelques mois dans sa ferme avec tant d'autres ouvrières, le riche paysan lui fait un enfant -qu'il ne reconnaît pas- et lui demande de quitter la région moyennant quelques sous.  

  Que pourrait bien faire  un enfant de seize ans avec à sa charge un autre gosse ? Une tante maternelle aussi pauvre qu’eux sinon plus, les accueille la mort dans l’âme. Mais six mois après, ne pouvant pas les nourrir, elle les dépose dans un orphelinat. Boujamaa n’étant pas scolarisé, ne peut pas séjourner dans cet établissement dont les moyens financiers, assurés par quelques bienfaiteurs de la ville, sont insuffisants pour subvenir aux besoins de ses locataires.

    Après plusieurs jours d'errance dans les rues d'Agadir Boujamaa, trouve du travail ; son premier travail ! On lui confie « la responsabilité » de nettoyer les boîtes  de conserve avant de les mettre dans les caisses. Avec de la sciure de bois, le jeune garçon frotte de ses petites mains jusqu’à cent, parfois cent cinquante boîtes par jour. A la fin de la semaine, le maigre salaire constitue pour Boujamaa et son frère une occasion de faire la fête : ils s’achètent une demi-livre de viande qu’ils font cuire  à Souk lhad chez un « kahouaji » -espèce de restaurateurs traditionnels dans les souks marocains-. Ils consomment leur pitance et se permettent de boire du thé à la menthe avant de regagner chacun son domicile : Moha, son orphelinat et Boujamaa, quelques coins de rue ou avec quelques adultes qui acceptent de le loger pour une nuit moyennant une faveur que le jeune homme ne peut pas refuser vu les circonstances. Parfois, pendant certaines nuits glaciales de l’hiver, tout le petit corps de Boujamaa se tord sous les morsures du froid et les gouttes de pluie  qui semblent lui arracher la peau et pénétrer dans ce squelette vivant.  Une sensation de mal-être, de malaise s’installe alors dans son âme et tout devient noir et désespérant à ses yeux.

    C’est la  même sensation de désespoir que ressent encore aujourd’hui Boujamaa devant cette feuille de  papier porte-malheur que le facteur lui remet contre une belle signature qu’il a appris à faire lorsqu’il a travaillé comme homme de peine dans un hôpital.

     En effet, à l’âge de vingt ans, Boujamaa commence une autre vie, celle d’employé. Une vieille connaissance de feu son  père a bien voulu lui donner un coup de pouce ; et il l’a poussé à devenir salarié c’est-à-dire rien…ou presque. Boujamaa devient un homme à tout faire, affecté par le ministère de la santé publique dans un patelin perdu en pleine montagne. Il renaît de ses cendres paraît-il. Il fait son travail avec un courage, une conscience et une abnégation sans limites. Il lui a fallu moins de six ans pour devenir  ”cabrane” (caporal  mais pas militaire) .Bref, Boujamaa devient chef !

Il devient chef de travaux. Chaque matin, avec la même conscience, il  vérifie, contrôle et  nettoie lui-même les toilettes…mais rien que les toilettes de ses supérieurs. Les malades ? C’est son dernier souci. Il est l’homme à tout faire : taillable et corvéable à merci. Ce comportement avilissant a pourtant pour Boujamaa un côté positif : il  lui garantit une mainmise sur les pauvres ouvriers journaliers. Il devient l’homme de confiance des médecins-chefs, l’ami redouté des infirmiers et des infirmières. Tout le monde le craigne et le hait en cachette. Une âme de Satan. Son arrogance le pousse très loin. Un jour, il a même osé  demander en mariage une jeune infirmière qui vient d’être affectée dans l’hôpital qu’il « dirige » !

    Heureusement, le mariage n’a pas eu lieu et c’est une femme de charges qu’il a épousée sous l’ordre du directeur de l’hôpital car il lui a fait un enfant et voulait la quitter en lui laissant  un gosse sur les bras. C’est avec cette même femme qu’il vit aujourd’hui dans le dénuement total avec leurs cinq enfants.

    Toujours le bout de papier à la main, Boujamaa s’approche de la maison comme un somnambule. Le teint blême, le regard hagard et les mains tremblantes. Sa fille aînée, le fixe du regard un instant et, ne le reconnaissant pas, pousse un cri strident et s’enfuit  se cacher comme si elle avait vu un revenant  ou un fantôme. Toute la maisonnée accourt. L’épouse de Boujamaa, un verre d’eau à la main, se précipite vers son mari afin de lui prodiguer les soins habituels contre cette maudite toux qui ne le quitte presque plus jamais ces derniers temps. Mais ce qu’elle voit l’horrifie : son époux, les yeux exorbitants, la bouche s’entrouvrant sur un rictus  figé, les mains tendues tenant un feuillet tout froissé.

    « ils…ils…vont… » bégaie-t-il  avant de s’évanouir.

Tout affolée, la vieille femme essaie, avec le peu de moyens qu’elle a, de le ranimer et le rendre à la vie. En vain. Boujamaa a bel et bien perdu conscience.

     Quarante ans de corvée dans les couloirs des hôpitaux ont suffi pour faire oublier à Boujamaa son  enfance, ses origines et même son demi-frère qui s’est perdu un peu dans la nature ; on dit qu’il est devenu quelqu’un lui aussi… quelqu’un « d’important », à l’instar de Boujamaa, son exemple et modèle. Il a élu domicile dans une grande ville; Casa ou Rabat: Boujamaa ne peut pas dire  exactement où. Il vit actuellement avec sa femme; faisant lui aussi tout pour oublier, pour effacer un passé peu glorieux à son sens. Il ne veut jamais reconnaître que l'être ne choisit pas sa destinée, que naître bâtard n’est pas de sa faute ni de sa  responsabilité et que vouloir appartenir, à tout prix, à une classe sociale qui n’est pas la sienne ne peut que le tourner au ridicule ; M. Jourdain - le héros du Bourgeois gentilhomme de Molière - en avait fait l’expérience. Mais Moha, le demi-frère de Boujamaa voit les choses autrement et continue sa médiocrité et son aliénation pourvu que le passé ne surgisse pas et que cet écran de fumée qui le cache ne se dissipe jamais. Orphelinat, misère, faim, humiliation …ça fait peur ! 

     A soixante ans, l’ancien employé  aux hôpitaux, après quarante ans de loyaux services, de mesquineries, de lâcheté, de petits larcins et de basses besognes est mis à la porte,… à la retraite. La retraite !

    Sa femme, est maintenant debout à côté de lui ne sachant quoi faire ni à quel saint se vouer. Elle, qui a travaillé dur, très dur, en silence sans se plaindre,  se retrouve aujourd’hui avec cinq bouches à nourrir et un mari malade. Elle s’approche doucement de lui et lui prend la main.

    « Qu’est-ce que tu as ? Réveille-toi. Tu m’as fait peur. » lui dit-elle en essayant tant bien que mal de garder son calme.

    Ses yeux s’entrouvrent  et il la regarde avec stupeur. Il ne peut plus bouger aucun de ses membres : ses pieds, comme collés au sol, ne lui font même pas mal ; il ne sent rien. Les doigts de sa  main   telles des tenailles serrent le bout de papier froissé et mouillé par la bave qui sort de sa bouche. Et avec ses yeux, la seule partie de son corps qui bouge encore, Boujamaa fait signe à sa femme de prendre le feuillet. Elle le prend et le tend à son fils qui lit d’une voix tremblante : « Vu que vous êtes à la retraite, vous êtes prié de bien vouloir quitter le logement de fonction que vous occupez et de rendre les clés le plus tôt possible sous peine de sanctions graves. »

   Et la femme, à son tour, s’évanouit juste à côté de son époux tétraplégique. /.

           AHLALAY        http://ahlalayali.unblog.fr/

   



10 commentaires »

  1. Fatiha Nakhli

    Merci de partager avec nous ces moments de créativité. Quel plaisir de vous lire et de découvrir avec vous vos personnages et leur vécu. C’est sûr, l’annonce de la retraite (avec l’expulsion de l’habitat de fonction ! ) ne doit pas être une partie de plaisir. Mais combien doivent-ils être à souffrir en silence ?

  2. Fatiha Nakhli

    Merci de partager avec nous ces moments de créativité. Quel plaisir de vous lire et de découvrir avec vous vos personnages et leur vécu. C’est sûr, l’annonce de la retraite (avec l’expulsion de l’habitat de fonction ! ) ne doit pas être une partie de plaisir. Mais combien doivent-ils être à souffrir en silence ?
    http://fatihanakhli.unblog.fr/

  3. Helen

    Bonjour et merci de votre visite sur mes pages
    Je vous souhaite bonne chance avec votre blog.
    Helen

  4. elmir et leila

    Bravo C’est fort.
    Nous t’adressons toutes nos félicitations

    Et Nous sommes très heureux de te voir réussir dans cette voie
    Avec tous nos vœux de bonne continuation

    ainsi que toute notre affection.

    simou114@hotmail.com

  5. ELMIR MOHAMMED

    Bravo C’est fort.
    Nous t’adressons toutes nos félicitations

    Et Nous sommes très heureux de te voir réussir dans cette voie
    Avec tous nos vœux de bonne continuation

    ainsi que toute notre affection.

    Elmir et LEILA

  6. ELMIR MOHAMMED

    Bravo Bravo Bravo C’est fort.

  7. attaf

    bravo et bon courage!
    lecture agréable de l’ensemble
    le poème est fluide et bien bâti, il interpelle le lecteur et en douceur l’attire vers la seule issue valable “nous sommes ds frères”
    quant à la nouvelle, là aussi bravo: pourquoi ne pas nommer les personnages et les lieux, ça fait plus réaliste, c’est mon avis d’amateur
    bon courage mon frère

  8. Zineb Khammal

    Monsieur , j’ai adoré votre façon d’écrire , ça nous rapproche tellement de «notre» quotidien . Hélas , c’est la réalité . On en a parlé justement ce matin en cours , des enfants , des moyens …
    La faute que Boujemaa a faite, c’est d’oublier son enfance , au contraire il fallait s’en servir pour aller de l’avant . La faute qu’il a commise aussi c’est d’oublier son frère Moha qui était sous sa responsabilité.
    Bref , je vous souhaite une très bonne continuation pour encore plus de nouvelles et de poèmes Inchaa’lah .

    Ahlalay
    Je vous remercie pour votre lecture, pour vos encouragements et surtout pour votre commentaire qui dénote une très bonne compréhension de la visée de cette nouvelle.

  9. Ahlalay Lamya

    Tes écrits sont vraiment magnifiques. Je ne trouve pas les mots pour les décrire,tellement c’est fort !
    Bravo, bravo… et bravo!. Bonne continuation !

  10. ali babahasna

    Bravo! Votre nouvelle est impressionnante! Continuez sur cette voie. Que Dieu vous assiste!

    AHLALAY
    Je vous remercie pour vos encouragements.

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19 septembre 2011

TRAHISON

TRAHISON  

De ton nom, je ne retiens qu’une lettre

Qui fait mal, torture et brise mon âme.

Égoïste effréné, lâche et traître,

B. comme Banal, Bête et pire infâme.

..

Devant ton ombre vile et satanique,

La mort, de honte  a un piètre visage.

Voleur ? Menteur ? Oh, non tu es unique !

La terre souffre à sentir ton image.

..

En moi,  tu as aiguisé tes armes ;

Moi, qui t’ai sauvé un jour, tu le sais !

Sur mon épaule Ô combien de  larmes,

Tu as versées sans pudeur, je le sais !

..

B. encor comme babouin, oh ! pardon !

Le singe est bien honnête et plus fidèle.

De ma tristesse, tiens ! je te fais don ;

Tu peux assouvir ta haine de plus belle !

..

Va ! Je te pardonne, tu es libre ;

Dans mon cœur, pas de place pour la haine.           

L’amour y chante son hymne et vibre

De joie devant une vie ''humaine''.

                                                     AHLALAY 

                                      AGADIR le 10 décembre 2008

 

 

18 septembre 2011

Dans tes yeux…

Dans tes yeux…             

Dans tes beaux yeux , profonds abysses ténébreux,

Mon âme fatiguée se perd et se noie,

Femme fatale, être obscur et mystérieux,

Tu es amour, tu es la mort, tu fais la loi,

….

Énigme séculaire, reine des cieux.

Génitrice des hommes et mère des rois,

Aurore boréale, crépuscule heureux,

Trésor convoité, esclave et reine à la fois,

Rose souriante dans un pré vénéneux,

Tu me fascines, chaîne de fer, fil de soie.

Combien de fois n’ai-je imploré tous  les dieux

Sur l’autel de tes yeux jusqu’à perdre la voix !?

Pour que tu me dises : «  je t’aime, sois heureux ! »

Humble mortel sous tes pieds, je demeure  coi

Je ne sais quoi faire…ni quoi dire…amoureux !!!

Ma triste destinée!! Je me sens aux abois !!

Vivre ou mourir, dans ce beau regard langoureux ?

 Je ne sais…mon coeur maladif   se perd  en toi!! 

Car dans tes vastes yeux, abysses ténébreux,

Mon âme fatiguée se perd et se noie.

                AHLALAY ALI

18 septembre 2011

TOLERANCE

   TOLERANCE

Frère! sais-tu qui tu es ?

Non,… pas qui tuer!

Tu ne tueras point.

 Esprit  sacré, Souffle divin,

  Tu es le pain, tu es le vin.

Tu ne voleras point.

Tu es secret tu es mystère,

Tu es amour, tu es lumière

Pourquoi tous ces  mots ?

D’où naissent tant de maux ?

Tant de guerres, tant de larmes.

  Reprends confiance et jette tes armes.

Regarde-toi, regarde-moi.

 N’es-tu pas moi ? Ne suis-je pas toi ?

La religion est une  union.

  Pourquoi donc cette désunion ?

Un seul dieu, un seul père.

Nous sommes frères, mon petit frère.

Laissons l’amour régner sur  terre.

 Chassons la haine fuyons la guerre.

 Nous sommes des sœurs

    Nous sommes des frères ! 

                                                                              AHLALAY Ali.          

 

17 juin 2011

L’AMOUR: LA VIE

 

L’AMOUR: LA VIE

Si l’amour, mon frère 

Ne fait pas vibrer tes sens 

S’il ne remplit pas ton cœur 

De lumière et de bonheur 

S’il ne te fait pas                                                

Goûter à ses belles délices 

Si tu ne le vois pas 

En toi 

En ton prochain 

Si tu n’entends pas sa voix 

Le matin 

Se levant avec le soleil 

Et le soir 

Se couchant près de toi 

Si tes yeux 

Dans le jardin 

Au cœur des marguerites 

Au fond des tulipes 

Sur les pétales des lilas 

Au fond des roses épanouies 

Sur les branches des oliviers 

Ne perçoivent pas 

L’amour Si tes oreilles 

Au coucher du soleil 

Ne perçoivent pas cet amour 

Au cœur des prairies 

Dans les chants des oiseaux 

Sur les flots agités 

La mélodie des vaguelettes 

Sur le flanc des montagnes 

Les refrains des bergers 

Dans le ciel azuré

Les éclats des musiques 

Que transmet le soleil 

Dans sa joie de lumière 

Si tes oreilles 

N’entendent pas cet amour 

Mon frère 

Tu es sourd et aveugle 

Tu es un mort-vivant 

La vie c’est l’amour 

L’amour c’est la vie

L’amour de tes frères 

L’amour de tes sœurs 

L’amour de tes chers 

L’amour du bonheur 

L'amour est divin

Dieu est amour 

Dieu est l’Amour.                                  

                               AHLALAY ALI 

                                         

 

 

 

 

 

 

16 juin 2011

BIENVENUE DANS NOTRE MONDE!!

 

                BIENVENUE DANS NOTRE MONDE!!

Tu viens  dans notre monde aujourd’hui  ma chère ;  

Tu ne sais  rien encor, tu ne connais personne. 

Cette personne qui te porte, c’est ta mère.   

Ce petit monsieur, juste à côté, qui frissonne 

C’est lui que tu appelleras toujours « mon père. »    

 …. 

Qui sont-ils, ces deux êtres pour toi inconnus,  

Aux paroles si belles et aux regards si doux ? 

Il y a bien longtemps leurs âmes se sont connues.   

Leurs cœurs se sont liés par un amour si fou 

Que vient couronner, ce beau jour, ta venue.     

…. 

Sans te consulter ni demander ton avis, 

On te met au monde. Le veux-tu vraiment ? 

Tu as crié en arrivant, on est ravis ; 

De ta douleur on a tissé des sentiments 

De joie, de bonheur- pourquoi pas, puisque tu vis ? 

…. 

D’où viens-tu petit être, de quel univers 

On t’a arrachée, petite fille si frêle ? 

Pour te mettre aujourd’hui dans ce monde à l’envers.

Tu  viens d’une autre vie sans guerres ni querelles 

Une vie de paix, d’amour où rien n’est de travers. 

…. 

Sois courageuse ma fille et lève très haut 

Ta tête jusqu’à embrasser  le firmament. 

Dans ce bas monde ne regarde que le beau ! 

Rien ne dure, ni les amours ni les amants. 

Le temps passe  vite et vite vient le tombeau. 

…. 

Rien ne mérite de larmes ni de soupirs. 

Les hommes courent derrière des chimères ; 

De l’or qu’ils amassent, ils ne cueillent que le pire. 

Du nectar de la vie, ne goûtent que l’amer. 

Tu viens, tu verras de quoi est fait cet empire :            

…. 

La rose se fane à sa tige  au matin, 

Le vin a soif. Il perd sa saveur et son âme. 

L’homme si fort cède la place à son mâtin. 

De ses mains  si cruelles, il a éteint sa flamme ! 

Tout est confus,  obscur, on y perd son latin ! 

…. 

Mais courage petite, puisque tu es là. 

Dans la lumière du soleil mets ton âme. 

Tu seras belle, prends la vie et aime-la. 

Tu es la mère de la vie, tu es la femme. 

Va ma fille, je m’en vais, je m’en dors, je suis las ! 

                                                Ali AHLALAY              

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Mes poèmes, mon âme !
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